LE MAROC: un pays étrange et pénétrant

Marrakech

Le nouvel aéroport de Marrakech, beau comme un palais arabe.

Vues du balcon de nos hôtes Daniel et Eveline dans le quartier Gueliz de Marrakech

Un Maroc suspendu entre traditions et modernité.

Balades  dans Marrakech, la ville rose

Une ville fortifiée

Les remparts de Marrakech forment une imposante enceinte en pisé d'argile et de chaux de plus de 10 kms de long.

Sous le soleil et la chaleur, c'est vraiment long.

 

 

On peut jouer les touristes et louer une calèche.

 

 

Ou se lancer dans la foule des marchands, des visiteurs,des habitants,  des familles, des enfants, des vrais guides, des faux guides, des vélos, des motos, des mobylettes, des charrettes tirées par des ânes, des charrettes à bras,  des petits taxis jaunes, des grands taxis jaunes aussi, des bus. S'imprégner des senteurs orientales,des arômes  des épices, du thé à la menthe, du parfum des savons,  des odeurs nauséabondes des peausseries, des couleurs de toutes les couleurs, des bruits, de la musique rap et arabo andalouse, des appels à la prière, des cris des enfants, des  aboiements des chiens, du miaulement des chats,  du frottement  des babouches, du froissement des tissus.

Tous les sens en éveil , Marrakech est une invitation à la vie trépidante!

La Mosquée de la Koutoubia

Le Minaret  de la Koutoubia se dresse comme un phare à l'entrée de la ville

La Place Jemaa El Fna

 

Classée au Patrimoine de l'humanité, la Place Jemaa El Fna , draine les touristes ensorcelés par les charmeurs de toutes sortes et  envoutés par le  son des tambours, des zurnas, des guembris...

Pus d'un million de visiteurs se pressent  chaque année sur la place qu'animent les orchestres venus de toute l'Afrique, les charmeurs de serpents, les conteurs, des acrobates, des dresseurs de singes, des diseurs de bonne aventure, des vendeurs ambulants, des écrivains publics, des mendiants.. Le soir ce sont des milliers de personnes qui se réunissent dans la fraicheur de la nuit.. Le matin, on y déballe ses produits et ses serpents dans l'indifférence générale.

En arrière plan, tout de rouge vêtus,  les musiciens  gnaouas arrivés jadis avec les caravanes d'esclaves guinéens.Au premier plan les charmeurs de serpents,peu charmants lorsqu'un photographe omet de lancer quelques dirhams. Ils  poursuivent  alors le resquilleur en brandissant leurs serpents.  On ne se lasse pas du spectacle qui dure depuis la nuit des temps.

La place est aussi un vaste marché, aux couleurs et senteurs orientales.

La Place des Ferblantiers , piétonne et  toute rose,  ne manque pas de charme avec ses artisans qui s'activent à façonner le fer blanc et à le sertir de verre multicolore.

 

A l'entrée de la Kasbah, la majestueuse  Porte Bab Agnaou , dont le nom "porte du bélier sans cornes et sans voix " reste assez énigmatique,  date du XI ème siècle.Sa fonction surtout  décorative en fait la plus belle porte de Marrakech.

Dans la Médina

Les souks

 

 

Impossible de ne pas se perdre dans le lacis des ruelles qui parcourent les souks.  Dans ce jeu de pistes sans fin, c'est à peine si le nom des rues consacrées  à un corps de métier sert de repère. Demander sa route est  en soi déjà  risqué. " Tu prends à droite, puis tu tournes à la troisième rue à gauche,  tu vas jusqu'au bout et là tu prends à droite après la porte..." C'est ainsi qu'on se retrouve dans une coopérative de cuir sans l'avoir demandé, guidés par un faux guide payé par un vrai  marchand.

Dans le quartier des tissus.

Le quartier des tanneurs, identifiable  d'abord à ses odeurs de  fiente de pigeon, de chaux, de produits chimiques, se caractérise encore par ses épouvantables conditions de travail.

Enfin seuls, mais complètement perdus.

Sous les arches et derrière les portes , se dissimule peut-être une vie secrète.

où l'on découvre d'étonnants artistes comme Abdel

 

Abdel vient du désert. Avec du thé plus ou moins sucré et une bombonne de gaz, il fait surgir sur son papier Camson l'univers enchanté des chameliers.

La Medersa Ben Youssef

 

Construite au 14ème siècle, cette école coranique de style arabo andalou,  accueillait 132 étudiants dans le recueillement  de leur  cellule monacale. La splendeur de l'édifice attire des milliers de touristes assez  peu soucieux du respect des lieux sacrés.

Dans les galeries et les salles de prière , marbres , stucs ciselés, et linteaux de cèdre rivalisent de délicatesse  et de lumière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La porte d'une cellule austère anciennement consacrée aux études théologiques, appelait à la méditation.

 

 

        Les temps changent....

La synagogue

 

A deux pas de la Medersa, la synagogue Salat El Azama offre un havre de fraicheur, de calme et de recueillement. Au centre de son patio  recouvert de zelliges blancs et bleus, un bassin invite au souvenir mélancolique d'une époque où juifs et arabes se côtoyaient dans le même quartier.

 Le jardin Majorelle

 S'entourer d'un jardin conçu comme une oeuvre d'art fut l'idée d' un peintre nancéen Jacques Majorelle en 1920. Son bleu presque aussi célèbre que celui de Klein se mêle à toutes les nuances de vert et de rouge offertes par les essences  originaires du monde entier

 

D'insolites cactus bouclent la visite.

Les tombeaux saadiens

Dans un verdoyant jardin reposent depuis le 16ème siècle,  les mausolées des princes saadiens, enrichis par les mines d'or du Soudan. La délicatesse de la décoration et la finesse de ses lignes architecturales en font un édifice exceptionnel où il fait bon flâner en pensant aux fastes d'antan. Coupés du monde au XVII ème siècle par un perfide sultan alaouite qui les fit entourer  d'épaisses murailles, les mausolées s'en trouvèrent   protégés pendant des siècles. Ils n'ont été redécouverts qu'au début du 20ème siècle, en parfait état.

Le Palais de la Bahia

Un palais digne des Mille et une Nuits, bâti par un vizir à la fin du 19ème siècle pour y loger ses 4 épouses et ses 24 concubines,  ne peut que ruisseler de luxe et de stuc. Mieux vaut s'y promener tôt le matin pour apercevoir les appartements privés, masqués par des milliers de touristes.

Le Palais el Badi

Pour qui aime les ruines et les évocations qu'elles suscitent, le Palais el Badi ressemble à un mirage d'ocre rose.. Le démantèlement au 16ème siècle du fastueux édifice  par un souverain alaouite (encore un ! ) , désireux d'orner son nouveau palais de Meknès, l'a réduit à d'imposantes et sobres murailles, refuge des cigognes et des rêveurs.Seul trésor: le Minbar ouvragé de la Koutoubia qui dresse ses pans de bois de santal , d'ébène et d'ivoire dans la solitude d'une salle déserte.

Essaouira la bleue

Battue par les vents, l'ancienne Mogador, a longtemps opposé ses fortifications aux visées de l'envahisseur et des  brises marines.

Sa forteresse bâtie par les portugais au 16ème siècle abrite désormais les mouettes les marchands,

et parfois des croqueurs.

La tempête qui menace a fait rentrer au port les barques et les bateaux des pêcheurs. Tout vacille et s'entrechoque  dans une harmonie de bleus.

Sur le port les belles étrangères attendent le poisson grillé qu'elles pourront déguster après avoir twitté leurs messages aux quatre coins du monde.

Sous le regard impavide des mouettes, le poisson est promptement déchargé..

Dans  un coin du port, transformé en bassin nautique, des nuées de gamins se faufilent entre les barques et les descentes de la police.

Le ciel si bleu recouvre de ses filets toutes les embarcations d'Essaouira.

Même les terrasses de la médina et de notre petit riad se parent de bleu céruléen , avec la mer turquoise au loin.

La vue époustouflante des terrasses du Riad Bab Essaouira se mérite. Il faut grimper les 4 étages d'un escalier  aux  marches irrégulières. Mais quel bonheur que de se retrouver sur les toits d'un monde de pêcheurs!

Dans la  Médina d'Essaouira

 

Les ruelles se transforment en dédales tapis sous les arches. Pour rejoindre le  ryad Bab Essauouia, il faut   suivre les flèches rouges.

La rue principale est l'artère commerçante vers laquelle convergent les activités de la ville.

 on y flâne jusqu'au marché  où l'on choisit le poisson qu'on apporte à griller dans un restaurant voisin.

On y hume  les odeurs des épices  arabes:  safran, poivre,  cumin, coriandre, menthe, cannelle, muscade, girofle, gingembre.... La liste est infinie dans le souk oriental.

Le Haut Atlas de vert et d'ocre

L'Adrar n'idraren ( la montagne des montagnes) rassemble les sommets les plus élevés d'Afrique du Nord puisque certains dépassent 4000m.

Dans la Vallée de l'Ourika

La plus touristique des vallées s'infiltre entre les granits rouges , l'argile et le grès. Sa végétation  verdoyante s'oppose aux austères parois  de la montagne sur lesquelles  s'accrochent des villages de pierre.

A Tafza comme dans les autres villages, le tourisme permet d'agrémenter le quotidien des paysans. Les vendeurs  de fossiles, de poteries, de bijoux, de tissus  rivalisent d'affabilité pour attirer le chaland, dans un  marchandage aussi rusé que goguenard.

La coopérative des femmes forme et insère celles que la société patriarcale marocaine condamne à l'exclusion. Elles entourent, parfument , oignent  avec tant de générosité et d'huile d'argan leurs visiteuses européennes que celles- ci s'en trouvent désemparées. Un choc de culture. Dommage.

Au bout de la route goudronnée , un village  semble sorti du temps. Des familles pauvres de cultivateurs y résident dans des maisons de pierre où vivent aussi les animaux. En nous voyant les femmes se cachent, les enfants hésitants , les garçons surtout, s'approchent et sourient.

Fini le temps des bonbons et des stylos!

Un village de montagne, avec des toits en terrasse qui permettent de faire sécher les grains. Les toits des uns servant de terrasses aux autres, l'architecture contribue à une forme de solidarité naturelle face à l'adversité.

Les parcelles des champs sont méticuleusement irriguées et cultivées pour pourvoir à l'autosubsistance .

 

 

 

 

En aval, la rivière sert de lieu de repos et de loisirs. Les restaurants attirent les familles qui fuient les fortes chaleurs et les touristes enchantés par la beauté des lieux.

Sur la route d'Imlil

Avant de s'engager sur les hauteurs, une halte dans le village du Toubkal s'impose.La fraicheur  et un thé à la menthe sont  les bienvenus pour une petite aquarelle.

Sur les sommets , enchâssées dans les rocailles grises, les neiges éternelles témoignent encore des réserves d'eau du Haut Atlas.

Les terrasses strient le paysage de larges surfaces vertes. Quantités de murets de pierre retiennent la terre, tandis que les cultures nécessitent de constants travaux d'irrigation; Le partage équitable de l'eau, crucial pour la vie, s'inscrit dans une tradition immémoriale.

Un village traditionnel de montagne en terre et en pierre. Même  la Mosquée se fond dans l'ocre de la roche.

Des villages  serpentent épousant la montagne

d'autres , plus téméraires s'accrochent  sur les pentes rocheuses

Même dans les vallées les plus encaissées, chaque parcelle de terre fertile est exploitée.

Qu'en sera-t-il avec le réchauffement climatique?

FIN DU VOYAGE

Avec regret, il faut quitter l'atmosphère si envoutante du Maroc.

 

Heureusement le goût sucré du thé à la menthe nous plongera longtemps encore dans les délices de nos souvenirs.

En fermant les yeux et en ouvrant la dernière page de mon carnet, j'y retrouverai même la délicatesse d'une fontaine sur un balcon de la rue Ibn Aïcha.

Trois mois après: un  tremblement de terre dévaste la région

Dans un village anéanti du Sud de Marrakech , la population la plus pauvre pleure ses morts.

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